• 236

    Je t'enlèverai le coeur et je le découperai afin d'y trouver mon image et si ma recherche est vaine...


  • 235

    La terrasse ensoleillée d'un café ... table à côté ... une rouquine assise dos à moi feuillète Marie Claire ... je compte ses tâches de rousseur posées sur ses épaules dénudées ... niquable ... elle sirote une 1664 pression ... lunettes de soleil ... arrivée d'un couple ... une brunette de 30 ans ... bcbg à la peau très blanche ... un homme petit costumé cravate ... moche arrangé ... avec un éternel sourire en coin ... style la vie est belle et elle m'appartient ... ils se joignent à mon premier sujet d'étude ... business relation ... lui commande une 1664 pression bis ... sa compagne ( leur main était l'une dans l'autre ) préfère un coca light ... le trio s'échange des banalités entrecoupées d'informations professionnelles ... plein axe sur le fric ... TOUT VA BIEN ... la brunette indique qu'elle craint ce soleil agressif ... elle se lève et se dirige vers la voiture ... " je vais chercher mes glasses ! " ... après 8 secondes de solitude ... un ton confidentiel décoré de mimiques sensuelles prend naissance entre la rousse et le play-boy discount ... 2 minutes s'écoulent et roucoulent ... la cocue revient le cervelet plein de rêves ... REPRISE d'un discours de façade ... ensuite mon attention s'envole ... jusqu'au départ du coq laid et de sa maîtresse ... " bon, nous allons valider le contrat et je te retrouve au bureau à 15h30 ma chérie ! " ... j'observe la brunette ... elle me dévisage comme le font les Parisiens : je te regarde mais je ne te vois pas ... une envie de la sucer et de l'étrangler me traverse ... je lui demande l'heure ... le ton de sa réponse déterminera mon action ... ses mots ont une température glaciale ... je suis trop belle et elle pressent quelque chose qu'elle n'arrive pas à interpréter ... ma voix s'insinue au coeur de ses tympans ... petites phrases assassines mais véridiques ... la brunette s'échappe en pleurs vers le RDV de 15h30 ... oubliant de payer l'addition ... sa facture est à ma charge ... geste de compassion naturel.


  • 234

    Le simple fait que certains ( tous ? ) classifient MES éCRIS dans les zones de Romance ou Fiction me laisse songeuse voire légèrement OUT OF CONTROL.


  • 233

    - Est-ce que je peux aller dans ma chambre chercher ma voiture de pompier ?

    - Viens d'abord me voir un petit peu... Comment ça va Canard ?

    - Très bien...

    - Est-ce que tu t'amuses ?

    - Oui Pa'...

    - Bon... Je tiens à ce que tu t'amuses...

    - Je m'amuse... Pa' ?

    - Oui ?

    - T'es malade ?

    - NON... Juste un peu fatigué...

    - Alors pourquoi tu dors pas ?

    - Je peux pas... J'ai beaucoup trop à faire...

    - Pa' ?

    - Oui ?

    - Tu aimes cet hôtel ?

    - Oui... Bien sûr je l'aime bien... Pas toi ?

    - Je crois...

    - Bon... Je veux que tu te plaises ici... Je voudrais que nous restions ici à jamais... A jamais...

    - Papa...

    - Quoi ?

    - Tu ne ferais pas de mal à maman ou à moi... Dis ?

    - Qu'est-ce que tu veux dire ? ... C'est maman qui t'a raconté ça ? ... Que je te ferais du mal ?

    - Non papa...

    - Tu es sûr ?

    - Oui papa...

    - Je t'aime fort Dany... Tu m'es plus précieux que n'importe quoi dans le monde entier... Jamais je ne pourrais te faire du mal... Tu sais ? ... Jamais... Tu sais ça Canard ?

    - Oui papa...

    - Bien.

     

    Stanley Kubrick, Shining.


  • 232

    Je me noyais dans l'odeur des chemises

    Ta voix faisait toujours écho

    Notre photo me giflait au visage

    Le soir

    Mes caresses se tendaient vers toi

    Aucun projet imaginable

    Un matin

    Une chose noire et enflée se tenait là

    Collée au plafond de la chambre

    Grosseur putride

    Aux aspects menaçants

    Mais

    Comme une mère

    Je la pris dans mes bras

    Oh mon Amour !

    C'était notre enfant.