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    Mon oncle buvait le coup avec Jeannot et ses bucherons sagement assise sur l'un de ces hauts tabourets en bois je sirotais une grenadine à l'eau en me contemplant dans le miroir fumé seule fente tolérée dans ce repaire viril je détaillais la crasse dans mon verre les ongles cassés du barman et les oeillades brèves mais appuyées qui embrassaient mes cuisses blanches couilles gonflées plaines de bestioles frétillantes les mâles flairaient la jouvencelle future baiseuse au fumet alléchant alors ma p'tite tu t'régales chaque intervention à mon égard était irrémédiablement suivie d'un court et pesant silence preuve d'une attention soutenue et collective oui m'sieur elle est bien bonne j'étais depuis longtemps aguerrie à la nature humaine et à cet appendice élancé vers la quête perpétuelle du terrier oui m'sieur elle a bon goût je me collais deux yeux de biche pour leur répondre voix ingénue croisement décroisement des jambes puis je reprenais immédiatement la fine paille que je suçais d'une manière très subjective et t'as un p'tit copain la ronde des pastagas stimulait doucement les fils qui les reliaient aux instincts et je savourais cette atmosphère de stupre qui planait la sensation d'avoir un pouvoir absolu sur ces montagnes de muscles et de graisses m'excitait au plus haut point à mon côté l'oncle chancelant représentait le bouclier moral sans lequel cette horde de quasi barbares auraient fondu sur moi les odeurs de sueur d'urine d'alcool accouplées à celles des terres végétales et des sèves formaient un halo chimique qui me contaminait peu à peu consciente du danger je tapotais alors l'épaule large de mon protecteur faut y'aller tonton ce dernier obtempérait toujours sensible lui aussi à mon incandescente beauté et lorsque nous nous dirigions vers la porte de sortie son bras velu en appui sur mon cou je ressentais toujours les caresses d'immenses langues serpentines et virtuelles qui s'insinuaient avec force dans mes orifices les plus secrets